Depuis 30 ans, trois évolutions importantes ont participé à la transformation du monde, modifiant la réalité sociale, les modes de vie des populations et les formes urbaines. L’intensification de la mondialisation sous la domination du néolibéralisme, la naissance puis la diffusion dans tous les lieux et au contact de chacun de technologies numériques et d’outils informatiques, enfin la reconnaissance des responsabilités humaines sur les dérèglements environnementaux, et l’émergence de la notion d’Anthropocène.

Ces trois évènements ont évidemment influencé les pensées et pratiques de l’architecture, mais aussi son rôle dans les sociétés et plus largement ce que l’on attend d’elle.

S’il convient de prendre la mesure de cette dégradation de l’habitabilité humaine de la planète, sans doute est-ce pour initier des projets qui se fondent sur des modes de pensée et d’action bien différents que ceux qui ont produit cette détérioration, car les dynamiques de destruction et de co-génération des milieux ne sont simplement pas réversibles : elles ne sont pas de même nature.

D’où la nécessité d’enquêter sur les spécificités d’une architecture adaptée aux temps menaçants de l’Anthropocène.