Depuis que Walter Benjamin mentionnait dans son article « Expérience et pauvreté », la possibilité d’une pauvreté en expérience, ce terme n’a cessé de gagner en popularité. Il est aujourd’hui omniprésent. On ne vend plus des voitures, mais une expérience de conduite, on ne présente plus les attraits touristiques ou patrimoniaux d’une ville mais on propose des expériences culturelles et conviviales, on n’invite plus à venir faire ses courses dans tel ou tel magasin mais à partager une expérience shopping et même les visites au musée se doivent désormais d’être des expériences d’immersions interactives au contact des œuvres.
Conscient de cet état de fait, nous essaierons de tracer quelques chemins de traverse à partir de l’architecture. Il s’agit donc de dépasser l’agressivité et la nocivité des tels dispositifs et de conforter l’apport de l’architecture et son souci de relations épanouissantes au monde bâti, alors qu’une puissance de construction sans antécédent historique modèle de manière de plus en plus intensive nos univers quotidiens.