L’éthique, selon son éthymologie, est un ethos, c’est-à-dire une “manière d’être”. Séjour de l’homme au monde, elle est un mode d’existence qui s’adresse à chacun et se distingue aussi bien d’une morale comme rapport à soi que d’une pensée moralisatrice pour l’Autre. Ainsi l’éthique participe à la relation à autrui et au monde – à la Nature, à ce qu’on nomme bien hâtivement l’environnement. Elle se confond parfois avec la responsabilité, que nos actes ordianires ne peuvent pas esquiver, et la déontologie, qui règle les pratiques professionnelles. L’architecte et l’urbaniste, par exemple, sont non seulement responsables juridiquement de ce qu’ils édifient, mais éthiquement.

À l’heure où ces métiers connaissent de profondes mutations, à la suite des nouvelles configurations territoriales et des nouveaux modes de vie urbains, la question de l’éthique se pose avec acuité. Bâtir la demeure de l’homme, aménager ses lieux et ses sites, ne sont pas une mince affaire. Certes, de trop nombreux professionnels ne s’en soucient guère, préoccupés comme ils sont par “leur” oeuvre ou leur chiffre d’affaire … Pourtant, chaque jour, s’affirme l’idée selon laquelle il n’y a pas d’esthétique sans éthique.

Les auteurs de ce livre – architectes, urbanistes, philosophes, sociologues, juristes, historiens – explorent les implications de l’éthique pour les “faiseurs de ville”, ainsi que les interfaces entre opérations d’aménagement, pratiques démocratiques et exigences écologiques.