Ses recherches doctorales portaient sur les conditions de rencontres possibles entre pratiques architecturales et philosophiques, à partir d’une étude renouvelée d’un épisode singulier de l’histoire récente de l’architecture : la rencontre entre la déconstruction derridienne et la culture architecturale anglo-américaine de la seconde moitié du 20e siècle. En recomposant comment se raconte cette rencontre depuis différentes situations d’énonciation, il s’agissait non seulement de mettre en avant comment des réceptions et appropriations culturelles variées conditionnent des poursuites théoriques spécifiques, mais également d’investir l’écart entre ces différentes versions d’une même histoire par la mise en traduction de certaines traces écrites ayant participé à sa mise en récit (Wigley 1993; Kipnis 1997). Ces recherches se sont poursuivies à travers la question de la pluralité des genres d’écriture en architecture, privilégiant l’expérimentation de nouvelles formes de traduction par et pour la ré-invention de ses pratiques théoriques.
Actuellement, ses recherches s’orientent davantage vers le champ des humanités écologiques et leurs interactions possibles avec l’architecture. Elle y inscrit un projet de recherche autour de la question du rire, du sens de l’humour et des effets de notre rapport au sérieux. Il s’agit de poursuivre l’hypothèse selon laquelle le rire et le sens de l’humour peuvent transformer nos manières de rencontrer “les mondes réels” (Haraway, 1988). En investissant les terrains de la recherche, de l’enseignement et de la pratique professionnelle de l’architecture, l’enjeu est d’explorer comment l’humour et le rire peuvent amener l’architecture à re-voir et re-penser ses relations aux autres et aux objets du monde construit.