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Chercheur associé

Thierry PAQUOT

Chercheur Associé / Philosophe / HDR en philosophie / Professeur émérite à l'IUP
Philosophe français, professeur émérite à l'Institut d'urbanisme de Paris (université Paris-Est Créteil Val-de-Marne). Après des études en sciences économiques, sociologie et philosophie, il met au point une philosophie appliquée à l’architecture et à l’urbain, d’abord à l’unité pédagogique d’architecture n°5 (Paris-La Défense) puis à l’Institut d’Urbanisme de Paris (UPEC). Il est producteur de la première émission radiophonique dédiée à la ville et à l’architecture (Permis de Construire sur France Culture, 1996-2000), participe à l’émission Métropolitain (France Culture, 2000-2012), dirige la revue Urbanisme (1994-2012), crée le prix « La Ville à Lire », préside Image de Ville qui, à Aix-Marseille, programme deux festivals de cinéma chaque année, a présidé le Conseil scientifique du Learning Center sur la ville durable (La Halle aux Sucres, Dunkerque) et préside actuellement le concours La Rue aux Enfants. Il a été membre de la Commission du Vieux Paris sous les mandatures de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo. Il a participé au jury de plus de 150 thèses et publié de très nombreux ouvrages. Il donne de nombreuses conférences.

Présentation

Philosophe français, professeur émérite à l’Institut d’urbanisme de Paris (université Paris-Est Créteil Val-de-Marne).

Après des études en sciences économiques, sociologie et philosophie, il met au point une philosophie appliquée à l’architecture et à l’urbain, d’abord à l’unité pédagogique d’architecture n°5 (Paris-La Défense) puis à l’Institut d’Urbanisme de Paris (UPEC). Il est producteur de la première émission radiophonique dédiée à la ville et à l’architecture (Permis de Construire sur France Culture, 1996-2000), participe à l’émission Métropolitain (France Culture, 2000-2012), dirige la revue Urbanisme (1994-2012), crée le prix « La Ville à Lire », préside Image de Ville qui, à Aix-Marseille, programme deux festivals de cinéma chaque année, a présidé le Conseil scientifique du Learning Center sur la ville durable (La Halle aux Sucres, Dunkerque) et préside actuellement le concours La Rue aux Enfants. Il a été membre de la Commission du Vieux Paris sous les mandatures de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo. Il a participé au jury de plus de 150 thèses et publié de très nombreux ouvrages. Il donne de nombreuses conférences.

Bibliographie (depuis 2015)

 

  • Désastres urbains. Les villes meurent aussi, La Découverte, 2015, nouvelle édition 2019
  • Lewis Mumford pour une juste plénitude, Le Passager Clandestin, 2015
  • (dir.) La Ville récréative. Enfants joueurs et écoles buissonnières, Infolio, 2015
  • (dir.) Les Situationnistes en ville, Infolio, 2015
  • Au bonheur des titres, Infolio, 2015
  • (dir. du n°) L’Esprit des villes, 2015/2
  • Géopoétique de l’eau. Hommage à Gaston Bachelard, « Rhizome », Eterotopia, 2016
  • Le Paysage, La Découverte, coll. « Repères », 2016
  • (co-éd.) Flâner à Paris. Petite anthologie littéraire du xixe siècle, avec Frédéric Rossi, Infolio, 2016
  • (co-dir.) Ivan Illich, l’alchimiste des possibles, avec Martin Fortier), Lemieux éditeur, 2016
  • Lettres à Thomas More sur son Utopie (et celles qui nous manquent), La Découverte, 2016
  • (co-dir.) En quête du dimanche, avec Nathalie Lemarchand et Sandra Mallet, Infolio, 2016
  • Un philosophe en ville, Infolio, 2011, rééd. augmentée 2016
  • La Folie des hauteurs. Critique du gratte-ciel, Bourin, 2008, rééd. Infolio 2017
  • (dir.), Repenser l’urbanisme, Infolio, 2013, rééd. 2017
  • Dicorue. Vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains, CNRS éditions, 2017
  • Le voyage contre le tourisme, Préface de Marc Augé, nouvelle édition revue et augmentée, Eterotopia/France, 2019.
  • Ivan Illich & la société conviviale, « Les précurseurs de la décroissance », Le Passager clandestin, 2019, nouvelle édition augmentée, 2020.
  • Mesure et démesure des villes, CNRS-éditions, 2020.
  • Demeure terrestre. Enquête vagabonde sur l’habiter, nouvelle édition revue et augmentée, Terre Urbaine, 2020.
  • Villes voraces et villes frugales. Agriculture urbaine et autonomie alimentaire, sous la direction de, avec Gilles Fumey, CNRS-éditions, 2020.
  • L’Amérique verte. Portraits d’amoureux de la nature, Terre Urbaine, 2020.
  • Écologie des territoires, sous la direction de, Terre Urbaine, 2021.

Travaux

Au-delà de son acception triviale – se loger, résider à telle adresse ou dans tel quartier -, le terme “ habiter ” renvoie au rapport que l’homme entretient avec les lieux de son existence, mais aussi à la relation, sans cesse renouvelée, qu’il établit avec m’écoumène, cette demeure terrestre de l’être. “Habiter ” entremêle le temps et l’espace, et l’explorer revient à questionner l’histoire et la géographie d’une manière anthropologique en sachant que l’humain est un être parlant et fabriquant. Les auteurs de cet ouvrage confrontent ainsi les apports de différentes disciplines (architecture, sociologie, géographie, urbanisme, ethnologie, philosophie, …) à la compréhension de “ habiter ” et de l’ “habiter”. Ils témoignent de la très riche polysémie de ce verbe, source de débats contradictoires aux implications tant théoriques que pratiques. En effet si “ habiter ” est le propre de l’homme, alors pourquoi accepte-t-il trop souvent l’inhabitable ? Que signifie l’habitabilité de la Terre ? En quoi l’architecture et l’urbanisme contribuent-ils, ou non, à la rendre habitable ? Comment la qualité d’un lieu conforte-t-elle la beauté de l’existence ? Répondre à ces questions revient à analyser les tensions qui se manifestent entre l’homme, la technique et la nature et aussi les représentations qui en découlent. À l’heure de l’urbanisation planétaire, de la généralisation des réseaux techniques de communication et d’une certaine homogénéisation des rapports homme/nature, il est essentiel de penser ce qu’ “ habiter ” veut dire.

384 pages
ISBN: 978-2-7071-5320-3

Les architectures molles, sculptées, transparentes, immatérielle prétendent se libérer des contraintes géométriques, comme si la géométrie ne revendiquait que la droite et la forme orthogonale ou le cercle ! Certains architectes s’abandonnent aux “hasards” informatiques et construisent des édifices à la géométrie chahutée par un logiciel. Des urbanistes opposent encore plan radioconcentrique au plan en damier en ce qui concerne l’expansion des villes et, refusant d’imaginer d’autres morphologies, laissent faire la promotion immobilière, les opportunités foncières et le chacun pour soi.

La géométrie dans notre culture marquée par la philosophie grecque, est constitutive de l’architecture et de l’urbanisme. Elle est mise en débat par un jeu extraordinairement varié des formes et de leurs agencements, aussi bien que par des régulations qui donnent une mesure au monde et suscitent des questionnements quant à ce qui est à la mesure de l’existence. Depuis le simple pas jusqu’aux théories les plus sophistiquées, la géométrie – qui n’a jamais cessé de se complexifier depuis Pythagore ou Euclide jusqu’aux géométries algébrique, infinitésimale et variable – se rappelle à nous. C’est ce rappel qu’il nous faut entendre, comme une invitation à penser aussi bien notre corps que le paysage, aussi bien la maison que la ville et la cité.

Cet ouvrage collectif veut questionner géométriquement et philosophiquement l’urbain contemporain et les architectures qu’il provoque. En d’autres termes, Il espère saisir à partir de la confrontation entre mathématiciens, géomètres, historiens, architectes, urbanistes, paysagistes et philosophes l’expérience existentielle de l’espace-temps des lieux.

288 pages
ISBN: 2-7071-4469-0

L’Air, l’Eau, le Feu et la Terre interviennent grandement dans ce que Gaston Bachelard nommait l’ “imagination matérielle”. Et ils participent activement à la symbolique des lieux et à leur agrément. La confrontation transdisciplinaire proposée dans ce livre permet de saisir la présence de chacun des éléments – ou de leur ombre – dans la sensorialité d’une ville comme dans l’habitabilité d’une demeure.

L’on pourrait penser que l’architecture “transparente”, de plus en plus “dématérielle”, et l’urbain, de plus en plus déterritorialisé, ont rompu leurs liens avec les quatre éléments. Pourtant, comme le montrent les auteurs, des architectes, des paysagistes, des aménageurs s’évertuent à valoriser certaines qualités de ces éléments, sans être effrayés par leur virtualisation grandissante : des villes se dotent d’un lac artificiel, des jardins sont dédiés aux quatre éléments, des maisons honorent la terre et le urbanistes, à l’instar des philosophes grecs, prônent des tracés balayés par le vent.

À l’hygiénisme du siècle passé respectueux du “bon” air et de l’eau potable et précautionneux en matière d’incendie et de séisme, succède un esthétisme, parfois excessif, à base de l’un des quatre éléments … La copie, le faux, dénaturent les éléments et les “gadgétisent”. Il est temps de leur redonner leur puissance symbolique et de rappeler qu’ils sont constitutifs de notre histoire culturelle, et rassemblent les hommes, les paysages et les constructions dans un même monde.

216 pages
ISBN: 9782707138804

L’éthique, selon son éthymologie, est un ethos, c’est-à-dire une “manière d’être”. Séjour de l’homme au monde, elle est un mode d’existence qui s’adresse à chacun et se distingue aussi bien d’une morale comme rapport à soi que d’une pensée moralisatrice pour l’Autre. Ainsi l’éthique participe à la relation à autrui et au monde – à la Nature, à ce qu’on nomme bien hâtivement l’environnement. Elle se confond parfois avec la responsabilité, que nos actes ordianires ne peuvent pas esquiver, et la déontologie, qui règle les pratiques professionnelles. L’architecte et l’urbaniste, par exemple, sont non seulement responsables juridiquement de ce qu’ils édifient, mais éthiquement.

À l’heure où ces métiers connaissent de profondes mutations, à la suite des nouvelles configurations territoriales et des nouveaux modes de vie urbains, la question de l’éthique se pose avec acuité. Bâtir la demeure de l’homme, aménager ses lieux et ses sites, ne sont pas une mince affaire. Certes, de trop nombreux professionnels ne s’en soucient guère, préoccupés comme ils sont par “leur” oeuvre ou leur chiffre d’affaire … Pourtant, chaque jour, s’affirme l’idée selon laquelle il n’y a pas d’esthétique sans éthique.

Les auteurs de ce livre – architectes, urbanistes, philosophes, sociologues, juristes, historiens – explorent les implications de l’éthique pour les “faiseurs de ville”, ainsi que les interfaces entre opérations d’aménagement, pratiques démocratiques et exigences écologiques.

228 pages
ISBN: 2-7071-3303-5

Maison / Mégalopole

Benoit GOETZ, Thierry PAQUOT, Chris YOUNES, Alain CHARRE, Jean-Paul DOLLE et 10 autres
Les Éditions de la Passion 1998

Quoi de commun entre maison et mégalopole ? L’étendue et la durée de l’existence humaine. Nous habitons dedans et dehors, la maison et la mégalopole, des territoires à échelles dilatées, distendues, entre familier et forme d’inconnu. Au-delà d’une analogie inopérante ou d’une opposition superficielle, c’est notre présence à nous-même et à autrui qui est en jeu dans ces deux pôles : domestique et public, microcosme et macrocosme, enracinement et mobilité. La question ne se pose pas en terme de choix, maison ou mégalopole, mais comme horizon conjoint. La maison est ancrage au monde, lieu de l’intériorité, du privé, du fini infini. Bachelard et Patocka en ont fait l’archétype de l’habiter originaire en ce qu’elle abrite la rêverie et ouvre à l’intimité. L’insistance de l’homme à rechercher une demeure, un « chez soi », est confrontée à l’heure de l’urbanisation planétaire, à de nouvelles territorialités. La mégapole, avec l’accélération et la superposition des déplacements et des communications, a déployé vertigineusement le dehors dans des espaces urbanisés proliférant sans centre ni périphérie : réseaux, virtualité, cyberespace, nomadisme, multiplient les occasions de rencontres instantanées dans l’espace d’un tohu-bohu éclaté, dilué, dématérialisé, amorphe.

193 pages
ISBN: 2-906229-32-6