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Chercheur associé

Stéphane Bonzani

Architecte / Docteur en Philosophie / HDR
Stéphane Bonzani est architecte DPLG, docteur en philosophie, enseignant associé à l’Ecole Spéciale d’Architecture. Parallèlement à une activité de praticien, il mène des recherches au sein du laboratoire GERPHAU. Ses travaux portent sur les théories architecturales et urbaines ainsi que sur les modes contemporains de conception architecturale. Il est par ailleurs membre depuis 2004 de la commission technique du concours EUROPAN.

Présentation

Stéphane Bonzani est architecte DPLG, docteur en philosophie, enseignant associé à l’Ecole Spéciale d’Architecture.

Parallèlement à une activité de praticien, il mène des recherches au sein du laboratoire GERPHAU. Ses travaux portent sur les théories architecturales et urbaines ainsi que sur les modes contemporains de conception architecturale. Il est par ailleurs membre depuis 2004 de la commission technique du concours EUROPAN.

Travaux

S’accorder en architecture

De l'invention en architecture. Initier, Situer, Durer Éditions 205 - 2024

Postface du livre

Collection «AAA…»

Que veut — encore — dire inventer pour un architecte aujourd’hui dans le paysage troublé de l’Anthropocène? Et cette invention en architecture, si elle existe, en quoi se distingue-t-elle d’autres modes inventifs?

Alors que la crise de l’habitabilité du monde est patente, la notion d’invention, commune à la philosophie et à l’architecture, se voit actuellement réinterrogée selon d’autres coordonnées. La nouveauté que l’on attend de toute invention — et il nous faut bien, peut-être plus encore aujourd’hui, inventer, créer, imaginer pour ré-habiter — ne peut plus, sauf à produire de nouvelles dévastations, s’opérer sur la base d’une destruction, d’une invisibilisation, d’une simplification.

Mais comment rouvrir le sens du geste inventif autrement que l’a fait le “front de modernisation”? La modernisation, en effet, a capté le sens de l’invention, lui assignant une orientation et  l’associant à un mouvement d’arrachement, de rupture, ne pouvant opérer que dans la violence condamnant tout héritage: héritages physique et culturel, expériences vécues, manières communes de pensée. Le sens du geste inventif s’est constitué non seulement comme puissance de faire apparaître du nouveau, mais aussi, corrélativement, comme puissance de dévaluer l’existant, lui faisant perdre son importance et sa résistance intrinsèque, pour pouvoir ensuite lui substituer d’autres réalités, d’autres objets et d’autres histoires.

Partons d’une hypothèse: l’habitabilité du monde, qu’il s’agit pourtant d’inventer, ne dépend pas de nous, ou si elle en dépend, c’est sur un autre mode que celui qui consiste à la produire de toute pièce…

Celui qui observe la production architecturale contemporaine ne peut manquer de constater une résurgence de l’archaïque, soit par les formes, soit par les modes constructifs et les matériaux mis en œuvre, soit encore par les processus en jeu. Tout se passe comme si, derrière l’épuisement des lumières du présent, du progrès technologique, se profilait une autre voie, plongeant dans l’immémorial. Pour autant, cet archaïque contemporain n’est pas un retour nostalgique au passé ; l’archaïque n’est pas l’ancien, ni même le dépassé, mais correspond plutôt à un recentrement sur l’essentiel. Mais cet essentiel n’est pas simple, au contraire, il est traversé de puissantes et irréductibles tensions. Décrypter cette tendance revient ici à donner un coup de sonde dans notre culture de l’édifier, à en ausculter les fondements, à y déceler les paradoxes profonds.

Autour de six grandes thématiques qui forment les chapitres de cet ouvrage – Installations, Inventions, Archétypes, Corps et affects, Déplacements, Expériences de pensée – ce sont donc six débats qui sont ouverts. Architectes, philosophes, historiens, chercheurs nous aident à mieux comprendre les enjeux d’un moment théorique important de la question architecturale et d’en saisir les possibles.