Romain passe son diplôme d’architecte d’état en 2015 à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne. Son projet de diplôme consistait alors à redessiner la limite entre milieu naturel et anthropiques par le biai d’un parc autour de la rivière du Gier à Givors, en s’inspirant du travail du philosophe Arne Naess sur l’écologie profonde.
Toujours préoccupé par cette thématique, il s’inscrit en 2016 au DPEA recherche en architecture à l’ENSA de Paris la Villette en immersion au laboratoire Gerphau et s’intéresse dans ce cadre plus particulièrement à la notion de pensée écologique. En 2017, il entame une thèse sous la direction d’Antonella Tufano, toujours au laboratoire GERPHAU sur les implications d’une pensée écologique pour l’architecte et le projet d’architecture et sur les apports potentiels de la philosophie de l’écologie sur la pensée du projet d’espace.
thèse soutenue
«L’écologie politique comme clef de lecture de la problématique environnementale dans le processus de projet d’aménagement au sein des services techniques de la ville de Martigues»

Thèse en cours, sous la direction de Antonella TUFANO (Gerphau – ENSA Paris La Villette, attaché à l’ED « Pratiques et théories du sens », Université de Paris 8).
À l’heure actuelle, la question écologique en architecture se concentre essentiellement sur des aspects techniques. Cette appréhension de la problématique environnementale se rapproche d’un courant de pensée que l’on appelle écologie industrielle et qui domine aujourd’hui les actions menées en la matière dans de nombreuses disciplines théoriques comme pratiques (politique, économie, ingénierie, sciences sociales et humaines, …) depuis les années 1970. Cependant, la question du rapport à l’environnement en philosophie n’est pas récente. Déjà avec Rousseau dans les Rêveries d’un promeneur solitaire commence à émerger ce qui sera nommé plus tard notamment par Dominique Bourg la pensée écologique. Avec le temps, cette problématique s’est développée, et l’arrivée de l’écologie sur la scène politique internationale a provoqué une diversification des approches théoriques, de sorte que la pensée écologique est aujourd’hui peuplée de nombreux courants de pensées qui entrent en débats les uns avec les autres. C’est cette diversité qui fait la richesse et la vitalité de ce mouvement de pensée de nos jours. Pour cette raison, il nous intéresse d’aborder ce mouvement avec notre regard d’architecte. Si dans le monde de la pensée, la question écologique ne peut se résumer à un stade de crise technologique mais interroge plutôt notre mode de relation à l’environnement, alors nous pouvons supposer que la philosophie serait un adossement intéressant à exploiter pour tenter de cerner les enjeux contemporains de l’architecture. En se dégageant de la normalisation de ce que l’on considère aujourd’hui comme architecture écologique et en s’appuyant sur la richesse que nous propose ce mouvement de pensée, nous recherchons des alternatives nouvelles et voulons expérimenter d’autres champs de réflexion que suggère la problématique environnementale à la discipline architecturale. En ce sens, nous sommes aujourd’hui à la recherche d’une structure qui questionne l’écologie dans le monde de la construction et qui serait prête à offrir un cadre pratique à cette recherche. En confrontant des hypothèses théoriques issues d’une lecture philosophique de l’écologie avec des contingences et des problématiques localisées et concrètes, nous voudrions tester les opportunités que nous offre le défi de l’écologie en architecture.