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Chercheur

Roberto D’Arienzo

Chercheur / Docteur en Architecture
Métabolismes urbains : Espace et Temps
2015 Doctorat d’Architecture, Université Paris 8 / Université de Naples Federico II. 2009 DES Architecture des milieux, École Spéciale d’Architecture. 2004 Diplôme d’État d’Architecte, Université de Naples Federico II, Faculté d’Architecture Mes recherches et productions scientifiques sont centrées sur le concept de "métabolisme urbain" dans sa double dimension spatiale - matières premières, denrées alimentaires, eaux, mais aussi matériaux de construction, bâtiments, infrastructures, parcelles - et temporelle - évolutivité, mobilité, déconstruction. Un métabolisme ainsi considéré permet de saisir les transformations cycliques auxquelles l'architecture, la ville et le territoire sont soumis comme opérations créatives, capables de révéler des possibilités latentes et imaginer la transition écologique aujourd’hui inévitable.

Présentation

2015 Doctorat d’Architecture, Université Paris 8 / Université de Naples Federico II. 2009 DES Architecture des milieux, École Spéciale d’Architecture. 2004 Diplôme d’État d’Architecte, Université de Naples Federico II, Faculté d’Architecture

Mes recherches et productions scientifiques sont centrées sur le concept de « métabolisme urbain » dans sa double dimension spatiale – matières premières, denrées alimentaires, eaux, mais aussi matériaux de construction, bâtiments, infrastructures, parcelles – et temporelle – évolutivité, mobilité, déconstruction. Un métabolisme ainsi considéré permet de saisir les transformations cycliques auxquelles l’architecture, la ville et le territoire sont soumis comme opérations créatives, capables de révéler des possibilités latentes et imaginer la transition écologique aujourd’hui inévitable.

 

Thèse

Ma thèse, soutenue en 2015, a abordé le dispositif urbain sous l’angle des multiples transformations entrelacées qui caractérisent son fonctionnement, et notamment à travers l’analyse des restes inévitables auxquels nous avons attribué le rôle de précieux témoignages pour représenter son efficacité. Deux cycles majeurs y ont été explorés : celui  engendrant des matières déchues via l’utilisation/consommation des ressources essentielles ; celui générant des structures et parcelles délaissées via la construction/transformation du milieu. A travers l’étude d’un cas spécifique, Naples, pendant une période allant de fin XIXe siècle aux années 2010, nos recherches ont mis en évidence le rôle fondateur du rémanent, à la fois au sein des opérations de fabrication de la ville et dans son fonctionnement métabolique : la découverte d’une alternance cyclique entre opérations de valorisation et opérations de rejet a permis de souligner l’ambiguïté des restes en question, en tension perpétuelle entre problèmes et opportunités, entre sous-produits inutilisables d’un processus donné – restes de, outputs, restes/déchets – et parties essentielles pour l’accomplissement d’une action – restes pour, inputs, restes / ressources.

 

Postdoc#1

Soutenue pendant trois ans par le Mécénat pour la Recherche en Architecture et Paysage de la Caisse des Dépôts et Consignations, cette première recherche postdoctorale a interrogé les stratégies d’anticipation mises en œuvre dans les projets élaborés pour l’organisation de grandes manifestations internationales telles que les Jeux Olympiques. Paris nous est paru un terrain d’étude évident : les trois candidatures préparées pour les éditions de 1992, 2008, 2012, non retenues au profit des villes de Barcelone, Pékin et Londres, ont permis de comprendre le rôle que le « post » a joué dans la formulation des projets. Parallèlement, elles ont permis de souligner la place centrale occupée par les évènements dans la fabrique durable de la ville : les dossiers analysés portent en effet un caractère à la fois impermanent et durable : les aménagements, inscrits dans un enchaînement de temporalités multiples – pré-olympique, olympique, post-olympique –, y sont imaginés pour disparaître, être déplacés, muter selon le type de besoin auquel ils répondent. Certaines de ces opérations, réalisées malgré l’absence de la parenthèse olympique, ont notamment contribué à l’écriture d’une page essentielle et méconnue de l’urbanisme et de l’architecture de Paris et du territoire francilien.

 

Postdoc#2

Soutenue par la Direction de l’Innovation de Systra, cette deuxième recherche postdoctorale sous forme de recherche-Action a porté sur l’approche d’économie circulaire « Cradle to Cradle » : encore très peu explorée dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, elle suggère le passage d’un paradigme de réduction de l’empreinte négative vers un paradigme d’augmentation de l’empreinte positive. Nous nous sommes proposés, dans un premier temps, de remonter à ses origines et de reconstruire ses diramations et embranchements ; ensuite, nous avons tâché d’aller à la rencontre des architectes et urbanistes – une vingtaine dans toute la France – ayant imaginé ou fourni une réponse pertinente à ce débat. La démarche a permis de mettre en lumière un véritable « mouvement », inconscient mais très cohérent, animé par des professionnels engagés agissant individuellement à l’instar de « pionniers ». La recherche et l’ouvrage qui en est issu mettent l’accent sur une approche prônant une mutabilité comme « recyclage programmé », et saisissant les ingrédients du construit comme « nutriments » biologiques ou technologique essentiels.

 

HDR

Mon habilitation à diriger des recherches, en cour, porte sur le « métabolisme du temps » à l’heure du « capitalocène ». Elle constitue l’occasion pour tracer, à partir du « fil rouge » sous-jacent aux recherches précédentes, un double mouvement, rétrospectif et prospectif. Rétrospectif, puisque l’exploration d’univers peu conventionnels ou peu majoritaires que sont les « restes » parthénopéens, les projets éphémères, les architectures « Cradle to Cradle », a permis l’émergence d’une hypothèse « in-fieri », celle de l’impermanence comme stratégie durable. Prospectif, puisque cette hypothèse est vérifiée au travers d’un travail de corpus ad hoc, permettant de démontrer qu’elle fournit une dimension structurante à la pensée de nombreux architectes et urbanistes entre la fin du XIX siècle et le second conflit mondial, et qu’elle se trouve à la base du renouvellement disciplinaire opéré par ces derniers en réaction à l’essor d’une certaine modernité capitaliste.

Bibliographie

 

Ouvrages

Roberto D’ARIENZO – Intégrer le changement. Le Pari(s) durable des Jeux Olympiques, EterotopiaFrance, Paris, 2023.

Roberto D’ARIENZO – Architecture positive. Le Cradle to Cradle et ses pionniers en France, MétisPresses, Genève, 2022.

Roberto D’ARIENZO – I resti della città. Napoli e la metabolizzazione delle cose e dei luoghi, Bruno Mondadori, Milano, 2019.

Roberto D’ARIENZO – Métabolismes urbains. De l’hygiénisme à la ville durable. Naples 1884-2004, MétisPresses, Genève, 2017.

 

Directions d’ouvrages

Roberto D’ARIENZO, Chris YOUNÈS (dirs) – Synergies urbaines. Pour un métabolisme collectif des villes, MétisPresses, Genève, 2018.

Roberto D’ARIENZO, Annarita LAPENNA, Mathias ROLLOT, Chris YOUNÈS (dirs) – Ressources urbaines latentes. Pour un renouveau écologique des territoires, MétisPresses, Genève, 2016.

Roberto D’ARIENZO, Chris YOUNÈS (dirs) – Recycler l’urbain. Pour une écologie des milieux habités, MétisPresses, Genève, 2014.

 

Directions de revues scientifiques internationales

Roberto D’ARIENZO (dirs) – Waste as resource, Global Environment. A Journal of Transdisciplinary History, 10.2, The White Horse Press, 2017.

 

Articles

« Mutations, temporalités, relations. Ressources latentes et transition des milieux urbains », in Roberto D’ARIENZO, Annarita LAPENNA, Mathias ROLLOT, Chris YOUNÈS (dirs), Ressources urbaines latentes. Pour un renouveau écologique des territoires, MétisPresses, Genève, 2016

« Liminalité. Des restes urbains inévitables, ambigus, précieux », in Roberto D’ARIENZO, Chris YOUNÈS (dirs) – Recycler l’urbain. Pour une écologie des milieux habités, MétisPresses, Genève, 2014.

« Restes comme ressources. Des recyclages à Naples entre ville sanitaire et villes durables », idem.

« Naples 2060. Vers la réactivation d’un territoire volcanique », in Architecture des milieux, ESA, Paris, 2013.

« Naples 2060. Injecting fresh life into a volcanic region », in Spéciale, ESA, 2010.

 

Actes de colloques

« Remains as ressources. Recycling of waste products and derelict areas from sanitary city to sustainable city. Naples, 1885 – 2010 », in conference proceedings, 7th International PhD Seminar Urbanisme after urbanism, 2013.

Posters

Poster scientifique, Institut de Géographie de Paris, 2014.

Poster scientifique, IRD (Institut de Recherche pour le Développement), 2014.

Poster scientifique, ASTEE (Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement), 2013.

Poster scientifique, Ecocity World Summit, 2013.

Communications

Journées d’Études Atelier International du Grand Paris, 2015.

Sommet Mondial de la Ville Durable, 2013.

7th PhD Seminar Urbanism after urbanism, 2013.

Colloque National ASTEE, 2013.

Travaux

“Les actuelles préoccupations environnementales invitent à poser un nouveau regard sur l’existant, afin d’identifier des ressources utiles parmi matières et lieux abandonnés. Ce volume propose une exploration synthétique de la ville à travers l’étude de ses restes – inévitables, ambigus, précieux – auxquels une valeur de témoignage essentiel est reconnue. L’analyse de deux cycles de fonctionnement principaux – production/utilisation de ressources et biens de consommation, construction/transformation d’espaces habités – permet de mettre en évidence l’alternance d’opérations de valorisation et/ou rejet des restes en question, et d’en souligner le rôle crucial en tant que problème et/ou opportunité. (…)

(…) Le livre, centré sur le cas paradigmatique de la ville de Naples, poursuit un triple objectif: reconstruire l’évolution des restes métaboliques au sein de l’écosystème urbain; restituer le rôle des « restes architecturaux” dans la formation de ce qui est aujourd’hui un véritable palimpseste stratifié; fonder une comparaison pertinente entre les deux phénomènes, rappelant le travail pionnier élaboré par Kevin Lynch sur la dissipation “des choses et des lieux”.

Le récit rend compte de la longue évolution qui commence par la révolution bactériologique et la construction de la ville sanitaire, lorsque le fonctionnement urbain est fortement structuré par un équilibre soigneux de matériaux et élément et par un usage scrupuleux de ruines et zones abandonnées, et arrive jusqu’aux années du gouvernement fasciste, quand une véritable “guerre contre le gaspillage” semble inspirer de multiples stratégies d’optimisation du déjà-là. Avant de conclure sur la situation récente caractérisée par deux crises cruciales – déchets et désindustrialisation – et sur l’approbation de deux documents essentiels – zéro-déchets et zéro-hectares – l’essai fait un bref survol de la période 1950-1980, caractérisée par l’introduction de nouveaux modèles de consommation ayant eu de nombreuses conséquences à la fois dans le domaine de la gestion des déchets urbains et de l’aménagement du territoire, donnant lieu au phénomène de “gaspillage métaboliques et territorial” que nos villes témoignent largement.“

Dernier volet d’un long parcours scientifique, cet ouvrage poursuit l’interrogation menée par le laboratoire Gerphau sur la conception et la réalisation d’artefacts humains dans une perspective écologique. En convoquant le concept de synergie, qu’il applique aux domaines de l’architecture, de la ville, du paysage et du projet, ce volume introduit à de nouvelles méthodologies, plus ouvertes, en mesure de prendre en compte les phénomènes de transformation, coévolution et adaptation continue qui parcourent le monde urbain contemporain. Le faire-avec, le collectif ou le local sont ainsi érigés au centre d’une écosophierégénératrice des milieux habités.

La dernière décennie a vu s’épanouir le modèle de l’économie circulaire. Son application dans de nombreux domaines a suscité une série de démarches innovantes, parmi lesquelles se distingue tout particulièrement celle du Cradle to Cradle (C2C). Cette approche, qui s’inspire des systèmes naturels et de leur capacité d’autorégénération, prône le passage d’un paradigme de réduction de notre empreinte négative vers celui d’une augmentation de l’empreinte positive de nos modes de vie. Si un certain nombre de matériaux et de produits manufacturés sont d’ores et déjà conçus selon ces principes, leur application aux domaines de l’architecture et de l’urbanisme n’en est qu’à ses débuts et les retours d’expériences concrètes manquent.

En France pourtant, des projets C2C voient peu à peu le jour grâce à des professionnels engagés et animés par cette nouvelle philosophie. Roberto D’Arienzo est parti à la rencontre de ces architectes et urbanistes afin de saisir leurs motivations, d’apprécier les résultats de leurs projets et d’évaluer les limites et les perspectives de cette dynamique. Cet ouvrage, dont l’objectif est à la fois scientifique, pédagogique et opérationnel, nous propose onze entretiens qui témoignent de l’émergence d’un nouveau mouvement et d’une architecture qui se veut «positive».

216 pages
ISBN: 9782940711048
528 pages
ISBN: 978-2-940406-94-4
414 pages
ISBN: ISBN: 978-2-940563-03-6